jeudi 4 octobre 2012

(Petit) coup de blues

Je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais sur ce blog, je ne parle jamais de moi. Ou presque ; jamais directement ou jamais très longuement en tout cas. Pour ceux qui me connaissent, ça doit sembler bizarre ; moi-même, ça m’étonne. Qu’un type aussi orgueilleux, mégalomane et arrogant que moi, qu’un mec qui passe sa vie à s’observer lui-même et à s’analyser dans les moindres détails, puisse écrire autant sans jamais éprouver le besoin de raconter sa vie ou d’étaler ses états d’âme, ça a quelque chose de surprenant, d’inquiétant presque ; un peu comme quand le rigolo d’un groupe, le comique de service, celui qui ne dit jamais que des trucs légers et sans conséquences, se met tout à trac à débiter d’un ton sérieux quelque chose de profond. Ça prouve bien à quel point la politique, au sens large du terme, et plus particulièrement le Projet que j’anime, sont pour moi un Feu intérieur, une passion et ma raison d’être.

Et là, en faisant la mise à jour du Port de notre beau site (ses pages de liens, pour ceux qui ne le visitent pas assez souvent), c’est-à-dire en trainant des heures devant mon écran plutôt que d’avancer dans la rédaction de mon prochain livre qui sauvera le monde, je tombe sur des blogs qui me plaisent et me font rire mais qui, en même temps, me foutent un peu le cafard. Parce qu’ils ont une attitude qui est une pente assez naturelle chez moi, et qui est considérée généralement comme assez cool, voire sexy, mais à laquelle j’évite de trop m’adonner en public (ce qui fait que je ne passe pas pour un type sexy, à mon grand désespoir) : l’attitude décontractée du mec-qui-préfère-en-rire, du jeune-qui-a-la-vie-devant-lui-et-qui-est-au-dessus-de-tout-ça, du gars-qui-ne-se-prend-pas-au-sérieux, du type conscient de l’injustice des privilèges dont il jouit mais qui a décidé d’en jouir quand même sans trop de scrupules ni de complexes, et qui regarde les hommes avec ce mélange de mépris et d’amour, de hauteur et de compassion qui les (et me) caractérise.

Le premier s’appelle Fight Club. Il est principalement animé par Guillaume et Romain. Déjà, on sent les types de goût, ceux qui ont un peu de culture cinématographique (le blog le confirme). Sous-titré « Le blog du courant anarcho-droitier ». On sent aussi des types qui ont de l’humour, mon humour, potache et décalé, légèrement agressif, vite franchement peau-de-vache même. On imagine deux garçons jeunes et beaux, donc forcément un peu fiers et un peu chiants, mais sympas, entrés au NPA puis passés au Front de Gauche qui, en tant que membres probables de la Gauche Anticapitaliste, font ce qu’ils peuvent pour justifier le vieil adage (« Un trotskyste, un théoricien ; deux trotskystes, un parti ; trois trotskystes, une scission »), mais qui, dans le fond, déplorent cet état de choses. Ils réalisent l’état lamentable du courant de pensée auquel ils se rattachent, mais n’ont pas d’autre solution à proposer que leur critique acerbe, féroce, dont ils espèrent qu’elle contribuera à une prise de conscience salutaire.

Le second s’appelle Trimtab. Il est rédigé par Guillaume Natas. Il me fait penser à Nicolas Bedos quand il faisait sa Semaine mythomane : même méchanceté jubilatoire, même mépris à moitié simulé pour la plèbe, même manière de se vanter de sa beauté, de son look, de son goût, mais d’une manière si bien faite qu’on ne peut qu’aimer cette arrogance qui fait semblant d’être feinte. Les catégories du blog sont à elles seules tout un programme : « aisance en médisance », « chroniques égocentriques », « critiques dithyrambiques »… On sent le type qui, quand il va à l’opéra, profite autant du spectacle que du sentiment de faire partie d’une élite. Je ne lui jette pas la pierre, c’est un peu moche mais c’est si bon.

Quel rapport entre ce Guillaume Natas et nos deux militants de la gauche radicale ? Il est probable que ni l’un ni les autres n’aimeraient le rapprochement. Mais ils partagent l’aisance rhétorique, la plume acerbe, le recul critique. Et puis ils ont tous le souci du monde qui les entoure. Évidemment, ça se sent plus chez les militants pas tout à fait découragés que chez Natas ou Bedos ; mais pour qui sait entendre, on se rend bien compte que même les seconds souffrent de l’injustice, de la cruauté de nos sociétés. Simplement, eux sont bien plus découragés et, du coup, profitent plus de ce qu’ils ont qu’ils ne se battent pour le faire partager.

En les lisant, j’en viens parfois à me demander ce que je fais là. Bien sûr, on ne peut pas dire que je ne profite pas de la vie. Je fais partie des privilégiés parmi les privilégiés sur cette planète, et je m’en fourre jusque-là, comme dirait Gondremarck. Mais qu’est-ce qui fait que j’enfourne du charbon dans la salle des machines de mon petit bateau, en essayant coûte que coûte de le faire avancer, plutôt que d’être comme Romain et Guillaume qui, de leur propre aveu, sont sur le pont du Titanic Anticapitaliste à siroter des cocktails en regardant s’affairer matelots et machinistes ? Qu’est-ce qui fait que j’essaye absolument d’écrire des textes théoriques sérieux et que personne ne lit vraiment plutôt que, comme Guillaume Natas ou Nicolas Bedos, de raconter de manière drôle et cruelle le plaisir qu’il y a à être ce que je suis, en dévoilant au passage, comme en négatif, le malaise qui se mêle toujours à cette indéniable jouissance ? Qu’est-ce qui fait que je continue à faire avancer vaille que vaille un Projet qui a à peine plus de chances d’aboutir vraiment que Loana de gagner un prix Nobel pour ses travaux de physique nucléaire, mais dont je pense sincèrement qu’il est la seule petite chance de nous éviter une vie vraiment pourrie dans le chaos à venir ?

Péguy, dans Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu, écrivait : « La foi, ça ne m’étonne pas. Ça n’est pas étonnant. […] J’éclate tellement dans ma création. Que pour ne pas me voir vraiment il faudrait que ces pauvres gens fussent aveugles. La charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. Ça n’est pas étonnant. Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre, comment n’auraient-elles point charité les unes des autres. Comment n’auraient-ils point charité de leurs frères. Comment ne se retireraient-ils point le pain de la bouche, le pain de chaque jour, pour le donner à de malheureux enfants qui passent. […] Mais l’espérance, dit Dieu, voilà ce qui m’étonne. Moi-même. Ça c’est étonnant. Que ces pauvres enfants voient comme tout ça se passe et qu’ils croient que demain ça ira mieux. Qu’ils voient comme ça se passe aujourd’hui et qu’ils croient que ça ira mieux demain matin. Ça c’est étonnant et c’est bien la plus grande merveille de notre grâce. Et j’en suis étonné moi-même. […] Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’espérance. Et je n’en reviens pas. […] La foi va de soi. La foi marche toute seule. Pour croire il n’y a qu’à se laisser aller, il n’y a qu’à regarder. […] La charité va malheureusement de soi. La charité marche toute seule. Pour aimer son prochain il n’y a qu’à se laisser aller, il n’y a qu’à regarder tant de détresse. Pour ne pas aimer son prochain il faudrait se violenter, se torturer, se tourmenter, se contrarier. Se raidir. Se faire mal. Se dénaturer, se prendre à l’envers, se mettre à l’envers. […] Mais l’espérance ne va pas de soi. L’espérance ne va pas toute seule. […] C’est la foi qui est facile et de ne pas croire qui serait impossible. C’est la charité qui est facile et de ne pas aimer qui serait impossible. Mais c’est d’espérer qui est difficile. […] Et le facile et la pente est de désespérer et c’est la grande tentation. »

12 commentaires:

  1. Alors, un peu d'explicite : Tu es animée par une foi vaillante ou par une espérance béate ? ;-) (question orientée que tu as le droit de désorienter)

    Je ne peux que te dire que je suis rassuré déjà que tu ne sombres pas dans les délires psychologisants de l'époque. Oh, l'on pourrait sans doute rattacher ton sentiment océanique et l'idéal du moi et le surmoi ou s'amuser à parler des heures de la distinction entre estime et confiance en soi, mais ça n'est pas fécond(à mon sens).
    Par contre, l'articulation que TU (toi, personnellement, en ton nom propre) peux proposer entre la foi et l'espérance, tels que ressentis par le grand singe "sapiens sapiens" que tu es, ça, ça m'intéresse.

    Fais-moi penser à t'envoyer certains extraits de Lordon sur la puissance révolutionnaire des passions tristes !

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  2. Il n'y a pas de hasards. Je lisais récemment un livre sur les anarchistes de droite (oui, bon, un Que Sais-Je?) et après avoir revu Fight Club je me disais qu'il faudrait que j'en touche un mot ou deux sur mon mur. Ce sera sur ton blog. Je ne savais pas que Trosky était un anarchiste de droite, mais pour Fight Club... Je trouve incroyable (comprendre effarant, inquiétant, perturbant) que ce film est fasciné toute une génération de mecs. Ma génération, et je n'étais pas une exception. Oui, c'est un bon film. Mais idéologiquement ? Nihiliste. Machiste. Et sous le message anarchiste : fasciste. Oui, il se moque un peu de l'embrigadement des masses populaires et du lavage de cerveau qu'ils (puisque ce sont des Mâles) subissent au nom de la révolution. Mais in fine, c'est montré comme une bonne chose, car nécessaire au changement du monde. Il leur apprend à se libérer ? Ou a suivre des ordres sans poser de questions (première règle du projet chaos) ?

    Ah, oui, une dernière chose. Ne te laisse pas berner, se réclamer de Fight Club quand on est un mec de notre âge ce n'est pas plus une marque de culture cinématographique que de dire "On n'attend pas votre soeur ?"

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  3. Eh Menel, peut-être que tu n'es pas orgueilleux, mégalomane et arrogant après tout (non mais sincèrement^^)!
    Par contre retire la comparaison de Tol Ardor avec Loana où je quitte la maison (je suis orgueilleux ET susceptible : l'un n’acquiert d'intérêt qu'avec l'autre).

    Après, je trouve pénible que quelqu'un se prétendant platonicien n'arrive qu'à placer les théologales pour arriver à relever la tête...

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  4. Qu’est-ce qui fait que j’essaye absolument d’écrire des textes théoriques sérieux et que personne ne lit vraiment plutôt que, comme Guillaume Natas ou Nicolas Bedos, de raconter de manière drôle et cruelle le plaisir qu’il y a à être ce que je suis, en dévoilant au passage, comme en négatif, le malaise qui se mêle toujours à cette indéniable jouissance ? Qu’est-ce qui fait que je continue à faire avancer vaille que vaille un Projet qui a à peine plus de chances d’aboutir vraiment que Loana de gagner un prix Nobel pour ses travaux de physique nucléaire ?

    En réponse à cette tirade je dirais que c'est peut-être ton sentiment d'être au-dessus de la "plèbe" qui te fait avancer. Cette arrogance, cette magalomanie, cet orgueil que tu reconnais au début de ton post, liste d'adjectifs à laquelle j'ajouterais volontiers celui de "paternaliste". Peut-être est-ce cette certitude de voir là ou tous les autres sont aveugles, de voir mieux et de voir plus loin. En un mot comme en mille d'être le nouveau Christ de ce nouveau millénaire, qui par ses idées, ses posts et sa secte va ouvrir les yeux du monde sur le danger qui le menace et lui offrir une solution.
    ce n'est pas un reproche, il y a des gens comme toi qui se sentent investis d'une mission sacrée, et pour certains d'entre eux, c'est cette foi en leurs idées et cette formidable et insupportable condescendance qui leur permet de faire un peu bouger les choses.

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  5. A exception, exception et demie... Puisque je ne parle pas de politique mais de moi, je vais m'autoriser une réponse aux commentaires. Une fois n'est pas coutume.

    Teli, ma mégalomanie ne peut pas être remise en question. D'abord parce qu'elle est reconnue comme le trait de caractère qui me définit le mieux par 91,1% de mes amis, 94,7% de mes élèves et 98,2% des membres de ma famille. Ensuite parce que les (respectivement) 8,9%, 6,3% et 1,8% restant disent que c'est le génie.

    Sinon, tu m'as bien fait rire avec ton reproche amer de n'avoir pas sorti les quatre cardinales. Mais que veux-tu, elles me semblent plus propres à assurer le bonheur (à défaut de la joie) de celui qui les pratique qu'à permettre de relever la tête à celui qui doute. C'est là que nos braves théologales sont utiles.

    Lomig (j'espère que c'est bien Lomig, les deux autres commentaires...), plusieurs choses. Sur la puissance révolutionnaire des passions tristes, d'abord, j'ai déjà hâte que tu m'envoies le texte de Lordon (cher et génial Lordon), mais ça semble correspondre à ce que je dis depuis longtemps : pour se battre dans les affaires publiques, il faut n'être ni trop malheureux, ni trop heureux. Trop malheureux, on est noyé par sa douleur et on ne pense plus qu'à elle et aux moyens de la faire cesser. Mais trop heureux, on est un peu trop incité à simplement profiter de la vie sans se soucier des autres, et il faut une générosité immense à la base pour surmonter cela.

    Sur l'articulation entre foi et espérance, bien sûr qu'avoir la foi, ça aide à espérer. Quand on croit en un Au-Delà de notre monde et de notre vie, quand on croit en l'existence d'un Auteur de notre Histoire, évidemment on peut plus facilement penser que la victoire finale adviendra de toute manière. Mais même ça n'est pas une protection 100% waterproof (qu'est-ce que j'ai avec les pourcentages, aujourd'hui ?) : le problème de la foi, c'est justement qu'elle est foi, et non pas savoir, connaissance ou certitude. Donc, elle est sujette au doute. Foi et espérance fluctuent donc de concert, en général, si bien que lorsque l'une flanche (un peu), on ne peut guère se rattraper à l'autre.

    Enfin sur Fight Club. Déjà, pour savoir si c'est un signe de culture, il faut prendre en compte le fait que les deux larrons dont je parle, non content d'être plus désabusés que nous, et donc plus cools, ont à mon avis l'audace, l'outrecuidance même, d'être également plus jeunes. Et de nos jours, la culture cinématographique, ça va ça vient, et rien ne reste très longtemps (je suis toujours surpris de la faible proportion de mes élèves de collège qui ont vu Titanic). Connaître Fight Club, pour eux, c'est donc sans doute déjà pas mal.

    Sur le fond du film, à présent. Bien sûr, je vois la vérité dans ce que tu dis. Oui, le film est nihiliste et machiste. En partie en tout cas. Mais je ne dirais pas qu'il est "fasciste". Pour moi, il est plutôt l'illustration de la citation de Romain Rolland : "Quand l'Ordre est Injustice, le Désordre est déjà un commencement de Justice." Bien sûr, il est plus facile, dans un monde injuste et bien ordonné, de simplement foutre le bordel que de construire quelque chose d'autre. Cela dit, c'est peut-être aussi plus courageux...

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  6. Kaily, il y a sans doute du vrai dans ce que tu dis. Quoique je ne me vois absolument pas comme le nouveau Christ. Comme le nouveau Paul de Tarse, tout au plus. C'est déjà pas si mal, me diras-tu.

    Cependant, parmi ceux qui se sentent au-dessus de la plèbe, il y en a qui se contentent de siroter des mojitos sur la terrasse d'un hôtel aux Antilles et d'aller écouter Wagner à l'opéra Garnier ; il y en a d'autres qui, entre les deux, essayent de faire avancer les choses (il y en a aussi qui consacrent toute leur vie à essayer de faire avancer les choses, et renoncent donc largement aux mojitos et à Wagner ; ce sont des saints qui ont toute mon admiration et dont je ne ferai probablement jamais partie). Qu'est-ce qui fait qu'on appartient à une catégorie plutôt qu'à une autre ?

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  7. Les ceux qui vont écouter Wagner à Garnier (c'est plus souvent à Bastille) t'emmerdent. Et puis le mojito c'est vraiment un cocktail de gonzesse.

    Ton frère qui fait partie des 98,2 % mais qui t'aime quand même.

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  8. Pardonnez-moi mon intervention ( je ne suis pas un jeune homme, mais une jeune grand-mère ) et comme j'aime bien votre blog, je me permets...Effectivement, qu'est-ce-qui vous, nous, pousse à écrire, à dire, à exprimer, à défendre? Qu'est-ce-qui fait que 'je' suis derrière mon écran à lire des blogs, à répondre au lieu de regarder tranquillos la téloche près de mon époux? A vrai dire, je ne sais pas, une forme de vie, une sorte d'impératif moral?

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  9. Comme on dit sur facebook, "j'aime" ^^

    Par contre Meneldil, Paul de Tarse ? (/lève les yeux au ciel en soupirant de façon ostensible/)

    Et comme si les quatre vertus cardinales n'avaient pour but que le bonheur...En fait, si la Grèce est secouée, c'est juste à cause de Platon qui se retourne dans sa tombe !

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  10. Oh Teli, moi aussi "j'aime" ! J'adore même. L'image de Platon se tournant et se retournant dans son auguste tombe, et entrainant dans ses soubresauts le pays tout entier, inconscient de la cause de son malheur... J'adore.

    Pour Paul de Tarse, je sais bien qu'il n'a pas que des bons côtés, évidemment. Je suis le premier à le souligner, d'ailleurs. Mais quand même, on doit bien lui reconnaître quelques vertus héroïques, non ? Rien que le fait de se battre jusqu'à la mort pour sa cause, plutôt juste dans l'ensemble, malgré une vision pitoyable des femmes et de la sexualité.

    Else, merci pour ce commentaire positif ! Eh oui, l'impératif moral est là. Mais parfois je me demande pourquoi, justement ; ou plutôt, je me demande pourquoi il est plus fort que le découragement. On en revient à Péguy...

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  11. Alors, perdu ! pour Fight Club ce n'était pas Lomig (je suis vexé ; c'est parce que j'ai dit "fasciste" c'est ça ?). Ils ne sont pas fascistes parce qu'ils veulent mettre le désordre dans un monde trop ordonné. Le film est fasciste (fascisant ?) parce qu'il essaie de nous faire croire que c'est une bonne chose que de mettre en place des groupuscules violents dont le maître mot est l'obéissance aveugle à l'autorité d'un seul homme (et on saupoudre de culte de la personnalité). Et je ne suis pas d'accord pour dire qu'ils ne construisent rien. Ils construisent une petite communauté TRES ordonnée (on est loin des débats et des dissensions anarchistes) qu'ils exportent ensuite plus ou moins à l'identique dans d'autres villes.

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  12. P.S. Il me semble que si c'est plus facile, alors ça ne peut pas être plus courageux.
    Et une dernière note linguistique sur Fight Club (pas vraiment un argument, juste une remarque). "Projet chaos" est en fait "project mayhem." "Mayhem" étant un désordre violent ("violent or damaging disorder" nous dit l'Oxford), alors que "chaos" est un désordre complet ("complete disorder and confusion"). "Projet chaos" reste cependant la meilleure traduction je crois.

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