Suite de mon billet précédent, et en particulier du petit
rajout que j’avais fait à la fin quant au banquier qui avait pris les rênes du
ministère de l’économie. Info confirmée, comme tout le monde est maintenant au
courant.
Ça me rappelle des souvenirs. Un de mes premiers billets sur
ce blog (c’était fin 2011) s’intitulait déjà « Goldman Sachs au pouvoir »
et s’indignait que les dirigeants de la banque d’investissement qui avait été à
l’origine de la crise fussent également ceux à qui on en confiait la
résolution. Décidément, rien n’a changé.
À côté de ça, le duo Valls-Hollande mène une politique résolue
de cadeaux aux plus riches, particulièrement aux patrons et aux entreprises. À
la fin d’un discours solidement applaudi, le Premier ministre reçoit une véritable
standing ovation en expliquant sa politique
et sa vision des choses aux membres du Medef ; on ne peut pas dire que ce
soit bon signe.
Mais ce n’est pas surprenant. Toutes les pièces du puzzle
sont bien en place.
À la tête de l’État, des politiciens (de « droite »
ou de « gauche ») soit complices, soit aveugles (soit un peu des
deux), qui donnent tout aux patrons, sans exiger la moindre contrepartie. On
est sûr qu’ils ne seront pas déboulonnés, car les élites économiques ont, via les médias, bien fait rentrer dans
les têtes que toute autre politique serait « pas sérieuse », « pas
réaliste », « utopique » etc.
À la tête des entreprises, des patrons qui ont été placés là
par les actionnaires avec pour mission de dégager le plus de dividendes possible.
Ils s’en acquittent d’ailleurs très bien, et ceux qui ne le font pas sont vite
remplacés ; quand ce n’est pas possible, un autre patron s’occupe d’eux (fonds
d’investissement, fonds de pension etc.).
Et au-dessus de tout cela, les banques, dont les patrons
font de plus en plus n’importe quoi puisqu’ils savent que de toute manière les États
sont là et que, si les profits seront toujours privatisés, les pertes seront toujours
nationalisées. Le capitalisme a simplement muté ; la finance a pris le pas
sur l’industrie, ce qui était inéluctable.
On pourrait même aller plus loin, et dire que même les grands
partis d’opposition réelle sont d’autres pièces du puzzle. La gauche radicale
ne présente aucun danger, car elle n’a aucune chance d’arriver au pouvoir. La
droite radicale, elle, pourrait relever le défi ; mais si elle venait à
gagner, tout indique qu’elle ne gênerait pas énormément le grand capital. Elle
pourrait avoir des velléités protectionnistes, à l’échelle nationale ou
continentale, mais elle ne mènerait certainement pas une politique réellement contraire
aux intérêts des riches. En ce sens, ces radicalités d’opposition au Système
lui sont utiles : elles canalisent les énergies des opposants dans des
projets perdus d’avance.
Il ne reste donc qu’une seule voie : il ne faut pas
chercher à renverser le Système, c’est de toute manière impossible. Il faut en
sortir et attendre qu’il tombe tout seul.
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