Pour ceux qui ne les connaîtraient pas, Anonymous est un collectif de hackers militant pour la liberté d’expression, principalement sur Internet mais aussi en-dehors. Organisés en un vaste réseau uniquement horizontal, sans chef, sans représentant, sans hiérarchie, ils mènent des actions diverses, pour alerter l’opinion publique (par exemple sur les dangers de certaines lois) ou pour punir ceux qui, à leur sens, ne respectent pas la liberté d’expression (par exemple en bloquant ou en modifiants leurs sites internet). Ils ont ainsi participé à des attaques contre des pays où la censure est forte, comme l’Iran, la Tunisie ou le Venezuela ; ils ont attaqué le site de Mastercard quand cette société a interrompu ses services à Wikileaks ; ils s’en sont également pris à la France pour l’Hadopi, ou au FBI après la fermeture de Megaupload. Ils manifestent aussi dans la rue, en général le visage couvert par le masque de Guy Fawkes tel qu’il a été popularisé par le film V for Vendetta.
Technophilie et anarchisme : Anonymous n’est pas exactement un groupe qui pourrait faire facilement siens les idéaux ardoriens. Et pourtant, je suis bien content qu’ils soient là. Parce qu’eux et nous partageons un combat essentiel : celui pour la liberté d’expression.
Évidemment, nous ne le faisons pas de la même manière. Pour Tol Ardor, c’est le niveau de développement technique lui-même qui menace la liberté d’expression, facilitant des dérives qui pourraient finir par aboutir au pire des totalitarismes (le pire, car forcément le plus efficace).
Mais en la matière, les moyens comptent à mon sens moins que le but. Ce qui est certain, c’est que la liberté d’expression est aujourd’hui menacée. Elle l’est de manière insidieuse : par des lois auxquelles les gouvernements qui les instaurent se gardent bien de faire de la publicité, votées en petit comité à des heures improbables, et qui arrivent à la connaissance du public avec les premiers procès auxquels elles donnent lieu. Contre cela, les Anonymous révèlent, dévoilent et combattent. Je leur en suis reconnaissant.
Bien sûr, ils ne sont pas sans défaut. On peut leur reprocher de s’ériger en police privée, condamnant et punissant selon des règles arbitraires et non écrites. Mais je crains que ce soit la règle quand le pouvoir gît dans la boue.
Surtout, je suis bien conscient qu’ils ne me rendront sans doute pas la pareille. A leurs yeux, Tol Ardor sera sans doute un mouvement autoritaire parmi d’autres, à combattre. Peut-être même notre site sera-t-il un jour leur victime. Tant pis : je persiste et signe. Ils ont le mérite de l’engagement, réel et pour l’instant partiellement efficace, contre un ennemi immonde.
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