tag:blogger.com,1999:blog-8950138820005740602.post300616251496589173..comments2024-01-20T21:40:08.698+01:00Comments on Chroniques ardoriennes: Vers le totalitarisme : on progresse, merciMeneldil Palantír Talmayarhttp://www.blogger.com/profile/04259902451309677393noreply@blogger.comBlogger2125tag:blogger.com,1999:blog-8950138820005740602.post-9694159487893202092013-10-08T14:51:31.831+02:002013-10-08T14:51:31.831+02:00Marc,
Je réponds très tard à votre commentaire, m...Marc,<br /><br />Je réponds très tard à votre commentaire, mais un point me semblait intéressant à souligner. Vous dites que "la question qui demeurera est bien celle de la légitimité d'usage". En effet, c'est une bonne question. Mais est-ce la principale ? Pour moi, non. La vraie question, avant celle de la légitimité, est de savoir si, dans le cas où ces techniques de modification mentale deviendraient une réalité, il serait tout simplement possible d'éviter leur utilisation contre la volonté des personnes.<br /><br />Et à cela, je réponds "non". Si de telles techniques voient le jour, les gouvernements les utiliseront contre les citoyens considérés comme déviants, y compris (et même surtout) contre la volonté des citoyens considérés, et sans que le débat ait eu lieu sur la légitimité d'un tel usage forcé.<br /><br />Pourquoi ? Parce que la tentation serait trop forte. La possibilité de se débarrasser de pensées "déviantes" ou politiquement très incorrectes serait un fruit trop tentant pour ne pas être être cueilli. Face à elle, les droits fondamentaux des individus ne pèseront plus rien.<br /><br />A ce titre, la comparaison avec l'avortement est intéressante, mais limitée. A l'heure actuelle, les femmes ne subissent que des "pressions" dans ce sens, comme vous le soulignez, parce que les intérêts économiques et politiques en jeu sont faibles. Mais s'il s'agissait d'éliminer l'islam radical, par exemple (ou même probablement toute pensée radicale), les enjeux et les intérêts seraient trop forts pour espérer un quelconque "débat démocratique". Après le 11 septembre, les Etats-Unis n'ont pas organisé de débat pour savoir s'il fallait torturer les islamistes prisonniers. Ils les ont torturés ; en secret, certes, mais torturés quand même.Meneldil Palantír Talmayarhttps://www.blogger.com/profile/04259902451309677393noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-8950138820005740602.post-23921169939209490392013-06-02T13:52:56.550+02:002013-06-02T13:52:56.550+02:00Je réagis sur deux points. Rapidement (mais c'...Je réagis sur deux points. Rapidement (mais c'est un détail) sur ce que le nazisme n'est _pas_ le pire des totalitarismes. Cela relève d'une vision européenne de l'histoire. J'ai tendance à penser que certains régimes asiatiques ont, selon nos critères, atteint, à cette date de l'histoire, des sommets en la matière (que ce soit de destruction idéologique des populations ou de contrôle radical).<br /><br />En revanche, je ne saurait être plus d'accord sur ce point : l'appétit totalitaire est inhérent à la société occidentale (à son anthropologie) de même que lui est inhérent le désir de liberté pour tous ("pour tous" étant en passe de devenir un mème, surfons dessus).<br /><br />L'Occident est pris dans cette contradiction d'affirmer la liberté de l'homme ; et de se construire un savoir de l'humain contradictoire avec cette affirmation. La citation que vous fournissez me semble représentative de ce point : "nous allons peut-être cesser de considérer cela comme un choix personnel pris en toute liberté, et au contraire, commencer à le traiter comme un trouble mental."<br /><br />La chercheure a beau jeu ensuite de renvoyer à d'autres le soin de définir les cadres éthiques de ce considérant : le problème est redoutable. Quand on est en mesure de modifier l'organisation des pensées des gens, il devient éminemment problématique de parler de liberté et de choix, sauf à être en mesure de définir sur le même plan, à savoir scientifique, la ligne de partage entre le choix libre et le choix "pathologique". Or on sait l'impossibilité de parvenir à une définition stable en la matière, en l'absence de toute souffrance manifeste.<br /><br />Je ne me fais pas d'illusion - dans la mesure où j'ai de la notion de liberté une conception qui oscille entre Spinoza et le bouddhisme - nous parviendrons tôt ou tard à développer une ingénierie machinique des pensées (nous en avons une ingénierie humaine : psychothérapies, amitiés, oeuvres de l'art, etc. : tout le champ complexe de l'influence, de la séduction, de la réparation).<br /><br />La question qui demeurera est bien celle de la légitimité d'usage : sera-t-il légitime de modifier l'état des pensées d'une personne qui ne le veut pas (à cette question, je répondrais non) ? Sera-t-il légitime de modifier l'état des pensées d'une personne qui le souhaite (à cette question, je répondrais "oui", modulo quelques garde-fous, complexe) ?<br /><br />Car il faudrait encore tenir compte, cette technologie était accessible, des incitations à en user. Comme on voit aujourd'hui des pressions faites sur certaines femmes pour avorter, on pourrait voir apparaître des pressions pour normaliser son flot de pensées. Mais aussi des "drogues" étranges - où l'on se mettrait volontairement en état de penser des choses et selon des modes minoritaires.<br /><br />Bref, il y a là un cas de science/éthique fiction - qu'une lignée cyber-punk pourrait exploiter à plein. Ce qui me semble assez certain, c'est que la façon dont cette chercheure semble présenter le problème est... également problématique.Anonymoushttps://www.blogger.com/profile/11982867277485395039noreply@blogger.com