samedi 7 décembre 2013

Des vertus du retrait


Plus d’un mois sans écrire sur ce blog. Ça vous a paru long, pas vrai ? Moi aussi. En plus, j’avais des sujets, des choses à dire. Tous les deux jours, je voyais passer quelque chose qui me faisait me dire : « ah, faut que j’écrive là-dessus ! » ; ce que je ne faisais pas.

Si ça peut vous rassurer, il y a beaucoup de choses que je ne faisais plus trop, ce dernier mois. De la même manière que je gardais ouvertes des dizaines de fenêtres ouvertes sur mon navigateur internet, pour me faire penser à écrire sur tel ou tel sujet, je rangeais des dizaines de mails dans un petit dossier « urgent ». À la fin, j’aurais pu en rajouter d’autres : « très urgent », « très très urgent », « trop tard »… Ça ne s’arrêtait pas là, et les élèves d’une de mes classes pourraient témoigner qu’ils ont attendu longtemps certain paquet de copies.

Mais pourquoi, pourquoi, me direz-vous ? Pourquoi nous avoir ainsi fait languir ? C’est compliqué, comme on dit. Un combat syndical, d’abord. Je vous la fais courte, mais le gouvernement a trahi en octobre toutes les promesses qu’il avait faites aux fonctionnaires de Mayotte en juin (oh ! quoi ! le gouvernement a trahi ses promesses ! pas croyable !). D’où colère, grève, blocage des établissements scolaires, coups de gueule, coups de sang, coups de poings, AG, re-blocage, manifs, défonçage de cordons de gendarmes mobiles, brûlage de pneus, toussa-toussa. Et grosse fatigue (eh oui, une vraie grève, ça fatigue, figurez-vous). Et puis déprime, en fin de compte : déprime de voir le gouvernement mentir comme autant d’arracheurs de dents, justifiant la chansonnette (« tout le monde ment, tout le monde ment, le gouvernement ment énormément… ») ; et déprime de voir que tant de profs étaient des petites bites, molles comme du beurre (ou des sociaux-traîtres, au choix).

Tout ça ne me donnait pas envie d’agir plus. Et donc, je n’ai pas écrit, et j’ai négligé d’autres devoirs bien plus importants que ce blog (et je ne parle pas de mes copies, pour ceux qui auraient des doutes).

Mais ça m’a permis d’apprendre deux ou trois choses. Sans même parler de ce que j’ai pu apprendre au plan personnel, je me suis aperçu de deux ou trois choses. Par exemple, alors même que j’ai été trop silencieux, mes lecteurs ne m’ont pas complètement abandonné : même pendant le temps où je faisais la gueule, des gens venaient me lire. C’est gentil, merci à eux. Et aussi deux ou trois choses un peu plus rigolotes. Ainsi, le dernier mois, une grosse minorité des lecteurs de mon blog sont arrivés dessus depuis… un site de rencontre. Et le mot-clef de recherche Google qui m’a amené le plus de monde est « arabes nus en érection ». Les voies du Seigneur sont impénétrables. Ou alors, il va vraiment falloir que je dise un mot à mon directeur de la communication.

Bref, me revoilou un peu. Un peu, car j’ai encore pas mal de choses à préparer : les vacances, puisque c’est bien connu, quand un prof n’est pas en grève, eh bien c’est qu’il est en vacances. Et blagues à part, j’ai vraiment des choses à faire, urgentes et importantes ; mais j’essaierai quand même de reprendre un rythme ici aussi. Inch’Allah, comme on dit ici. Eru valuva, comme on dit chez moi.

3 commentaires:

  1. Bon, eh bien, c'est un bon début! Tu nous mets pas grand chose sous la dent mais nous avons au moins quelques explications: tu nous fais pas la gueule et t'es plus au fond du trou...Çà nous fait plaisir parce qu'on t'aime bien et que tu nous manquais...
    J-C.H

    RépondreSupprimer
  2. Bienvenue à nouveau, j'espère que vous avez joyeuses fêtes.

    RépondreSupprimer
  3. je suis sûr que personne ne prend au serieux une grêve sous les tropiques. c est terrible.

    RépondreSupprimer